« Afectados » de Sílvia Munt – Cycle cinéma espagnol

Par rochefort.sur.toile, le 10 mai 2017

Dans le cadre de notre cycle espagnol « Visa pour l’Espagne » qui aura lieu du 3 au 23 mai, nous vous présentons le 3ème film de notre cycle.
Ce film sera projeté sur plusieurs séances au cinéma Apollo Ciné 8, découvrez tous les horaires du cycle.

Soirée événement le vendredi 12 mai à 20h15

La projection du 12 mai sera suivie d’un débat avec le co-scénariste du film Daniel Lacasa en visio-conférence. Elisabeth Pasquier,  Professeur d’Espagnol au lycée Jamain assurera la traduction.
Le débat sera suivi d’un pot de l’amitié à l’Apollo.

Pratique

Pass 4 film : 14 euros
Tarif unique soirée événement : 6 euros. Le pass peut être utilisé lors de ces soirées.

Le film « Afectados » (« Rester debout ») de Sílvia Munt

Documentaire – 2015 – 1h36
Premier Prix Documentaire, DocLisboa 2015 

Frappée de plein fouet par la crise économique de 2008, l’Espagne a vu son taux de chômage, frôler les 27% en 2012. Des centaines de milliers de personnes se sont alors retrouvées dans l’incapacité de rembourser leur crédit immobilier puis expulsées de leur logement, tout en restant endettées auprès de leur banque.

A Barcelone, la PAH un collectif citoyen, apolitique et spontané, s’est mis en place pour proposer son aide à ces victimes de prêts toxiques, des hommes et des femmes de tous âges et de tous horizons qui n’auraient jamais pensé qu’ils pourraient un jour se retrouver sans emploi et sans toit. Et qui n’auraient peut-être jamais osé demander de l’aide, meurtris par la honte et l’incompréhension. A travers l’entraide et la solidarité, ils vont reprendre espoir et surtout voir la vie et le monde qui les entoure sous un nouveau jour.

Dans ce documentaire, Silvia Munt a voulu produire un témoignage intime, par le cinéma, sur la situation sociale en Espagne : donner à voir la fragilité des gens, et surtout faire entendre leur voix. Se refusant à adopter toute approche chiffrée, le film est centré sur l’approche humaine à travers le parcours de familles et d’individus montrant leurs souffrances, leurs batailles, leurs défaites mais aussi leurs victoires.
Le processus établi par la PAH a permis à beaucoup d’entre eux de se retrouver sur l’essentiel, d’être généreux avec les autres, de construire une force de groupe et faire face ensemble. Ses membres échappent grâce à la solidarité à une réalité sociale écrasante et ils redonnent espoir à des gens qui étaient cassés psychologiquement et socialement.

Tout au long du film, il est impressionnant de les voir reprendre leur dignité, se débarrasser de la culpabilité et de la peur, et cesser d’être prisonniers d’une situation dont ils ne sont pas responsables. Le tournage qui a duré une petite année, d’octobre 2013 à juin 2014, a permis de prendre le temps de connaître les personnes qui ont accepté d’y participer et de suivre leur histoire sur le long terme. Alternant témoignages face caméra et prises de paroles publiques, ce documentaire donne la parole à des personnes acculées par les dégâts de la crise économique mondiale alors que rien ne les destinait à la pauvreté et qui pour la plupart demeurent hébétés par la violence de ce qu’elles subissent. Cette conclusion est d’autant plus émouvante qu’elle ne laisse  place à aucune velléité de vengeance contre l’injustice. En dépit des victoires remportées sur la précarité, la joie de dénoncer le mercantilisme des banques lors d’une manifestation ou le squat volontariste dans une agence de la BBVA, l’implacable vérité du malheur mis à nu devant ses yeux saisit le spectateur et le pousse à s’interroger sur la société dans laquelle il vit. Si la fin du film  semble plus optimiste, elle ne va pas jusqu’à dessiner les contours d’un monde dont la solidarité serait à la hauteur de celle de cette indispensable association barcelonaise.

« J’ai voulu produire un témoignage intime, par le cinéma, sur la situation sociale en Espagne. Je voulais donner à voir la fragilité des gens, et surtout faire entendre leur voix. Le film est donc centré sur le parcours de familles et d’individus : je ne voulais pas adopter une approche chiffrée mais plutôt montrer leurs souffrances, leurs batailles, leurs défaites mais aussi leurs victoires. Car dans ce processus, beaucoup d’entre eux ont trouvé en eux quelque chose de fort, de profondément révolutionnaire : la joie de se retrouver sur l’essentiel, d’être généreux avec les autres, de construire une force de groupe et de faire face ensemble » Sílvia Munt

Photo-Silvia-MuntRéalisatrice – Sílvia Munt

Sílvia Munt est une actrice, scénariste et réalisatrice espagnole née à Barcelone en 1957.

Dans la suite et la continuité de sa formation de danseuse au Royal Ballet de Londres, elle fonde l’école de danse contemporaine de Barcelone.
Elle commence à jouer au cinéma à partir de 1978 avec L’Orgia, un des premiers films à connotation sexuelle de l’après-franquisme, puis La Plaça del Diamant qui lui permet de remporter le Prix d’Interprétation Féminine au Festival de San Sebastian. En 1991, elle reçoit le Goya de la Meilleure Actrice pour son rôle de Alas Mariposa de Juanma Bajo Ulloa.

A partir de 1998, elle se consacre à la réalisation avec deux courts-métrages : Déjeme que le cuente puis Lalia un an plus tard, pour lequel elle reçoit un Goya. Elle tourne ensuite un documentaire sur l’artiste russe Elena Ivanovna Diakonova (Dala, 2003) et un drame (Pretextos), présenté à Karlovy Vary en 2008.

Pour le théâtre, elle met en scène aussi bien des auteurs classiques (Tchekov, Shakespeare, Rostand) que plus contemporains (Yasmina Reza, Eric Rohmer).

En 2015 sort Afectados, fruit d’un an de tournage dans la Granja del Pas à Barcelone, où a été fondée la PAH.

 

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