« L’atelier » – Festival Écran Vert

Par Christelle, le 20 septembre 2017

Rochefort sur Toile est partenaire du festival Ecran Vert, film eco-citoyen qui se déroulera du 20 au 24 septembre à La Rochelle, Rochefort, Fouras, Saint-Saturnin-du-Bois, Tonnay-Charente, Saint-Xandre et Marennes.

Séance à Rochefort à l’Apollo Ciné 8

Le jeudi 21 septembre, le film « L’atelier » du réalisateur Laurent Cantet sera présenté en avant-première à 20h à l’Apollo Ciné 8 et sera suivi d’un débat avec Loïc Hug, Directeur de la mission locale La Rochelle, Ré, Pays d’Aunis.

Tarif : 4 € pour tous

Voir plus d’info sur le film sur le site du festival Ecran Vert

Synopsis

La Ciotat, été 2016.

Antoine a accepté de suivre un atelier d’écriture où quelques jeunes en insertion doivent écrire un roman noir avec l’aide d’Olivia, une romancière connue. Le travail d’écriture va faire resurgir le passé ouvrier de la ville, son chantier naval fermé depuis 25 ans, toute une nostalgie qui n’intéresse pas Antoine. Davantage connecté à l’anxiété du monde actuel, il va s’opposer rapidement au groupe et à Olivia, que la violence du jeune homme va alarmer autant que séduire.

Sujet

Tout est parti d’un reportage de 1999 pour France 3 sur lequel avait travaillé Robin Campillo, le co-scénariste, à l’époque où il était monteur pour la télévision.

A l’époque, La Ciotat était encore sous le choc de la fermeture du chantier naval : elle datait officiellement de 1987-88, mais des salariés avaient ensuite occupé le chantier pendant plusieurs années pour en retarder la fin programmée.

Ce projet a été laissé en plan. Laurent Cantet y revient, dix-sept ans plus tard, avec l’intuition que cette histoire ouvrière est maintenant de la préhistoire pour les jeunes d’aujourd’hui.
Ce que nous disent les jeunes de l’atelier, c’est qu’ils refusent d’être assignés à une histoire qui ne peut plus être la leur. Ils sont maintenant confrontés à des problèmes tout autres. Trouver leur place dans un monde qui ne les prend pas en compte, avoir l’impression de n’avoir aucune prise sur le déroulement des choses et sur leur propre vie. Et faire face aussi à une société violente, déchirée par des enjeux sociaux et politiques inquiétants : précarité, terrorisme, montée de l’extrême droite…

Les acteurs ont été choisis parmi quelques centaines de jeunes de la région rencontrés dans les clubs de sport ou de théâtre, à la sortie de lycées, dans les bars…
Après un « atelier » de deux semaines à plein temps, a permis de nourrir le film de leurs expériences et de leurs personnalités. Les scènes se sont ainsi enrichies progressivement. En un sens, ils n’ont jamais appris leur rôle, mais ils l’ont intégré. Et les échanges auxquels a donné lieu ce travail en amont ont infléchi l’écriture.
Parmi les personnages de premier plan, Marina Foïs/Olivia est la seule actrice professionnelle. Ce statut de comédienne connue est d’ailleurs devenu un élément important du dispositif de mise en scène puisqu’il résonnait sur le personnage même d’Olivia, une romancière, connue elle aussi, qui exerce autant d’attirance que de distance sur les jeunes gens qui l’entourent. Mathieu Lucci est Antoine. Et il est incroyable. Il avoue au réalisateur à quel point il déteste cet Antoine tout en l’aimant, et combien ça lui fait mal de l’aimer. Matthieu est capable de tenir tête à cinq ou six personnes avec une mauvaise foi qui peut passer pour de la conviction, au point que chaque fois, il éprouvait le besoin de s’excuser et de dire à ceux qui ne le connaissaient pas : « non mais là, je joue ! ».

Réalisateur – Laurent CANTET

Fils d’instituteurs, Laurent Cantet est né en 1961 dans les Deux-Sèvres, il obtient une maîtrise d’audiovisuel à Marseille, puis intègre l’IDHEC en 1984, où il décroche le diplôme de la prestigieuse école, avec un film de fin d’études intitulé Chercheurs d’or.
Le 25 mai 2008, il est primé de la Palme d’or lors du 61e Festival de Cannes, pour son film Entre les murs.

A propos de l’Atelier, Laurent Cantet écrit : « FILMER LA PAROLE. Si on pense que les jeunes ne savent plus parler, c’est parce qu’on ne leur donne plus l’occasion de le faire. C’était d’ailleurs pour moi tout l’enjeu de faire un film avec eux. Dans nos répétitions, j’ai été stupéfait par la densité de nos échanges, par la façon dont ils trouvaient les mots pour défendre leurs idées, mais aussi par leur plaisir à jouer de différents niveaux de langue. J’ai essayé de montrer dans le film comme ils savent recourir à un lexique à destination des adultes qui n’est pas celui qu’ils emploient entre eux. Du coup, quand Olivia se permet de transgresser des codes qu’ils s’efforcent de respecter, quand elle dit par exemple : « ça te fait bander », c’est inadmissible pour Antoine, qui sort de ses gonds, alors qu’il était prêt à tout entendre d’elle.
L’ATELIER n’est donc pas un drame de la fragilité linguistique.»

 

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