Du 20 au 26 septembre à l’Apollo Ciné 8

A l’Apollo Ciné 8 cette semaine, au tarif Rochefort sur Toile – 6€ toutes les séances – avec votre adhésion
Visages Villages, Gauguin – Voyage de Tahiti, Le Redoutable et 120 battements par minute
également les festivals, les prochains films et les soirées Rochefort sur Toile à venir
Visages Villages, film français d’Agnès Varda
Synopsis
Critique
Ce pourrait être un post-scriptum aux Plages d’Agnès (2008), superbe autobiographie, tout en inventions et bricolages, mais aussi aux Glaneurs et la Glaneuse (2000), documentaire à succès, jalonné de rencontres insolites. Comme dans ces films-là, Agnès Varda apparaît très souvent. La voilà de nouveau sur la route avec ses caméras, mais, cette fois, accompagnée par un coréalisateur et partenaire à l’image : le plasticien JR, connu mondialement pour coller ses immenses photographies sur des maisons, des ponts, des monuments. Principe de départ : l’octogénaire et le trentenaire débarquent dans des villes ou des villages français et conçoivent ensemble des installations pour rendre hommage à des gens du coin et pour faire surgir de la beauté dans des lieux familiers ou, au contraire, abandonnés. Les deux artistes, filmés comme les personnages d’une comédie à tandem, se charrient gentiment. Louis Guichard
Le film (financé en partie via la plateforme Kiss Kiss Bank Bank) semble n’avoir aucun plan de route et c’est le hasard qui prédomine, quitte parfois à donner une impression de brouillon et à laisser les deux baroudeurs divaguer de manière peu productive. Pourtant, il y a aussi de la joie, de la mélancolie et de la douceur dans ce qui est visible à l’écran. C’est que JR et Agnès Varda ont la volonté de mettre l’autre en avant, de réunir, de construire une petite collectivité, même éphémère. Ils amènent les personnages qui sont avant tout des personnes réelles à se livrer, à s’émouvoir. De cette femme, dernière habitante d’une rue promise à la destruction, qui voit tout à coup son portrait en géant s’étaler sur sa maison, à ses familles réunies à Pirou (une plage de Normandie) sorte de village fantôme jamais habité et soudain peuplé de rires, en passant par ses trois femmes de dockers qui s’étirent en grand sur les conteneurs et acceptent de « s’asseoir dans leurs cœurs ». La solitude est aussi interrogée, revisitée. Chloé Margueritte
Gauguin, Voyage de Tahiti, film français d’Edouard Deluc
Synopsis
Critique
En se concentrant sur le premier voyage à Tahiti en 1891, le film cherche ouvertement à reconstituer la genèse de la période la plus célèbre de l’artiste tout en la contrebalançant d’aspects moins reluisants de sa personnalité comme son caractère autoritaire et machiste. Thomas Choury
Un biopic captivant centré sur le peintre post-impressionniste mort aux îles Marquises en 1903. Un film beau, puissant, rendu d’autant plus éblouissant par la présence d’un Vincent Cassel à son plus haut niveau. Wesley Bodin
Synopsis
À Paris, en 1967. Le célèbre réalisateur Jean-Luc Godard tourne son film La Chinoise. La tête d’affiche n’est autre que la femme qu’il aime, Anne Wiazemsky, de 17 ans sa cadette. Ils se sont rencontrés peu de temps avant, sur le tournage du film Au hasard Balthazar de Robert Bresson en 1966. Ils sont heureux, amoureux, séduisants, ils se marient.
À sa sortie, La Chinoise reçoit un accueil assez négatif et cela déclenche chez Jean-Luc une profonde remise en question. À cela vont s’ajouter les évènements de Mai 68. Cette crise que traverse le cinéaste va profondément le transformer. Il va passer d’un statut de réalisateur « star » à celui d’un artiste maoïste hors du système autant incompris qu’incompréhensible.
Critique
Le Redoutable ressemble par endroits à une suite de vignettes, un improbable film à sketch enchaînant les roulades. Si elles sont toutes exécutées avec une révérence maniaque envers l’œuvre Godardienne (la quantité de clins d’œil et d’hommage est renversante), elles peuvent apparaître vaines à qui ne se concentrera que sur le parcours du protagoniste principal.
Car Michel Hazanavicius ne cherche absolument pas le biopic, pas plus qu’il n’entend à faire de son anti-héros un être traversé de véritables enjeux dramatiques. À la manière de Jean Dujardin, il use de Louis Garrel comme d’un effet spécial permanent, une matière plastique, bouffonne, moulin à absurdité d’une précision métronimique, ressort comique inusable, qui passe au lance-flamme non pas un Godard que le film aime (vachement) mais bien une conception de l’intellectuel médiatique dont il est dit qu’elle est vouée à assécher l’artiste et appauvrir la réflexion. Simon Riaux
Les séances en version française
120 battements par minute, film français de Robin Campillo
Synopsis
En plein début des années 1990, le sida se propage depuis près de dix ans et les militants d’Act Up-Paris s’activent pour lutter contre l’indifférence générale. Parmi eux, Nathan est nouveau dans un groupe et va être bouleversé par la radicalité de Sean.
Critique
Brut et douloureusement vivant, le nouveau film de Robin Campillo frappe juste et fort. Là où d’autres auraient opté pour un enrobage sucré à l’américaine, 120 Battements Par Minute choisit et dénonce un sujet qui dérange, avec un recul pragmatique qui évite les facilités du mélodrame pour narrer une vérité qui tâche. Prônant la vie et l’amour comme éternel rempart face à la mort, Robin Campillo parvient à jongler des émotions fortes contrastées par une indifférence indignée, en narrant un combat toujours d’actualité et pourtant trop silencieux. 120 Battements par Minute ébranle et fait partie de ces films qui ne sont pas là pour être aimés, mais pour faire réagir. Pari réussi. Et en plus c’est un beau film. Dunno
clac clac clac clac clac clac clac. Ce son à la fois étrange et familier, que l’on entend régulièrement tout au long de 120 battements par minute (Grand Prix du Jury au festival de Cannes 2017, lire notre entretien avec Robin Campillo), c’est celui provoqué par les claquements de doigts des militants de Act-Up lors de leurs nombreuses réunions hebdomadaires. Des doigts qui claquent doucement pour signifier une approbation ou un bravo, plutôt que des applaudissements ; c’est qu’ici, on n’est pas au spectacle. Act-Up, c’est une lutte, une guerre acharnée contre l’ignorance, le mépris, le dégoût et l’indifférence qu’inspiraient, dans les années 1980 et 1990, les malades du Sida à l’opinion publique, aux politiques et même à une partie de la communauté scientifique. Des claquements de doigts pour éveiller les consciences, pour sortir le monde de sa léthargie face à l’horreur d’une maladie à laquelle personne ne comprenait rien ou, pire, ne voulait rien comprendre.
Faire un film en 2017 sur l’engagement d’Act-Up Paris à cette époque de l’Histoire (celle du virus, celle de la communauté homosexuelle, celle de la société française) relevait vraisemblablement d’une nécessité personnelle pour son réalisateur et scénariste, Robin Campillo. Fabien Reyre
p.s. *** IMPORTANT *** N’oubliez pas de renouveler votre soutien à Rochefort sur Toile , en téléchargeant votre Bulletin d’Adhésion à partir de http://rochefort-sur-toile.net/adherer-2/ et en le renvoyant vite-fait à Anne, notre trésorière pour obtenir votre carte valable pour l’année à partir du 1er septembre.
Egalement
En avant-première jeudi 21/9 L’atelier, film français de Laurent Cantet , dans le cadre du Festival « Ecran Vert » qui commence aujourd’hui (tarif 4€)
Me.20 | Je.21 | Ve.22 | Sa.23 | Di.24 | Lu.25 | Ma.26 |
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