Du 9 au 15 janvier 2019 à l’Apollo Ciné 8

A l’Apollo Ciné 8 cette semaine du 9 au 15 janvier 2019, Les invisibles de Louis Julien Petit, Une affaire de famille de Hirokazu Kore Eda et toujours Pupille de Jeanne Herry, au tarif Rochefort sur Toile : 6€ toutes les séances
Pour votre agenda:
Jeudi 17 janvier à 19h à la Terrasse Colbert – place Colbert
Apéro-ciné : venez parler cinéma avec d’autres passionnés. Thème du soir : « L’heure de colle – l’école au cinéma«
Vendredi 18 janvier à 20h à l’Apollo Ciné 8
Ciné-débat : « Être plutôt qu’avoir », documentaire de Agnès Fouilleux
Intervenante : Christine Cadoret de l’office central de coopération à l’école OCCE 17
Les invisibles
Comédie de Louis-Julien Petit, France, 1h42
Synopsis
Suite à une décision municipale, l’Envol, centre d’accueil pour femmes SDF, va fermer. Il ne reste plus que trois mois aux travailleuses sociales pour réinsérer coûte que coûte les femmes dont elles s’occupent : falsifications, pistons, mensonges… Désormais, tout est permis !
Les séances en version française
Critiques
Lady Di, Brigitte Macron, Beyoncé et les autres trépignent devant les grilles de L’Envol. Enfin, pas les vraies, mais des sans-abri qui se choisissent un pseudonyme lorsqu’elles viennent trouver un peu de répit dans ce centre d’accueil de jour pour femmes dans le Nord. Une douche, un café, quelques heures au chaud. Elles saisissent aussi la main que leur tendent les travailleuses sociales Audrey et Manu, et les bénévoles comme Hélène. Mais un jour, le couperet tombe : seulement 4 % des femmes accueillies à L’Envol ont réussi à se réinsérer. Bien trop peu pour la municipalité, qui « ne peut plus continuer à dépenser sans résultats » et en conclut qu’il faut fermer le centre. Manu et Audrey décident d’y installer clandestinement un atelier thérapeutique et un dortoir…
Cinq ans après son premier long métrage, Discount, dans lequel les employés d’un supermarché low cost se rebiffaient, Louis-Julien Petit orchestre l’acte deux d’une désobéissance civile jubilatoire. Avec Les Invisibles, il réussit un tour de force : transposer une saisissante matière documentaire sur le quotidien des femmes sans domicile fixe (1) en pétillante comédie sociale. Tout sonne juste. Le casting, porté par quatre attachantes figures de résistantes : Audrey Lamy et Corinne Masiero, si sincères en assistantes sociales risque-tout, Déborah Lukumuena, exquise tornade, et Noémie Lvovsky, parfaite « Bree Van de Kamp de Roubaix » (la bourgeoise bien comme il faut de la série Desperate Housewives) dont le couple vole en éclats… A leurs côtés, on découvre Dalida ou Edith Piaf, une dizaine de femmes qui, toutes, ont connu la grande précarité ou la rue et, pour beaucoup, tiennent ici leur premier rôle, parfois inspiré de leur propre vie. Dirigées avec humour et filmées avec cœur, elles se révèlent. Marie-Hélène Soenen, Télérama
Ce film, aussi dur et dramatique soit-il, est un feel good movie. Le spectateur en ressort grandi, heureux et plein d’espoir, riche de réelles solutions proposées à des gens qui sont dans la misère, et cela, pour tous les types de profils. Vient s’ajouter à cela une peinture d »une administration française compréhensive et non-systématiquement diabolisée, ainsi qu’une histoire d’amour aussi improbable que mignonne.
Ce film est l’occasion également de mieux comprendre le travail des différents acteurs de ce secteur et la place de la loi et de la norme. Il est alors possible de mieux comprendre pourquoi certaines décisions sont prises, qui semblent absurdes. Il s’agit ici de faire comprendre pourquoi l’aide doit être organisée et ne peut être que sporadique. Car comme quand César donnait du pain et des jeux à ses foules pour leur faire oublier la famine, la misère et les morts incessantes des soldats dans ses conquêtes, l’aide qui consiste à donner le gîte et le couvert pour un jour à un sans-abri n’est pas vraiment une aide, mais peut-être même constituer un risque de handicap.
« Les invisibles » est un film essentiellement féminin. Et il est peut-être dommage de noter qu’une partie du salut final vient d’un personnage masculin, alors que tout le combat a été mené par des femmes. Les hommes sont peu développés et représentent souvent des stéréotypes, mais ce sont eux qui apportent une touche comique au film. Abus de ciné
Une affaire de famille
Drame de Hirokazu Kore-Da (Japon) 2h01, Palme d’Or Cannes 2018
Les séances en version originale sous-titrée
Critiques
Venu du cinéma documentaire, Hirokazu Kore-Eda a développé un sens de l’observation rare qu’il transmet à ses acteurs, tous parfaits, de la grand-mère Kirin Kiki aux enfants. C’est d’une humanité rare, avec une écriture délicate et sensible qui ne force jamais le trait et sème des petits cailloux dans le récit que l’on récupère par la suite. La mise en scène est discrète mais Hirokazu Kore-Eda place toujours la caméra au bon endroit, comme cette scène magnifique du bus qui nous aura fait couler nos premières larmes de Cannes en mai dernier. Sous le vernis de la chronique familiale grand public se cache aussi un vrai discours politique. Hirokazu Kore-Eda témoigne son affection pour des déclassés de la société japonaise qui luttent pour joindre les deux bouts, parfois en volant, souvent en travaillant pour un salaire de misère. Une scène terrible montre ainsi deux employées à qui l’on demande de choisir celle qui va garder son travail… Mais si l’argent manque au foyer reconstitué, l’amour, lui, a toujours droit de cité. Magnifique. Yannick Vely, Paris Match
« C’est pas un enlèvement, puisqu’on ne demande pas de rançon. » C’est ainsi, en une phrase et deux haussements d’épaules, que la question est réglée : la petite voisine, 5 ans et une belle collection de bleus et de brûlures sur la peau, vient de trouver un nouveau foyer. Cette mouflette, Osamu, maigrichon entre deux âges, vif et malin, l’a quasiment ramassée dans la rue. Il l’a croisée, livrée à elle-même, alors qu’il revenait d’un raid de ravitaillement au supermarché (sans passer à la caisse, et en oubliant de piquer le shampooing), avec son propre fils préadolescent.
L’adorable Cosette japonaise ne perd pas au change : la famille dans laquelle elle est aussitôt absorbée, réchauffée et câlinée est un vrai cocon de tendresse, encore qu’elle ne corresponde pas (du tout) aux normes classiques en matière d’éducation… Papa vole à l’étalage, aidé par son gamin, lequel ne fréquente aucune école. Maman fait les poches des clients dans la blanchisserie industrielle où elle travaille, et la fille aînée s’exhibe dans un peep-show, déguisée en écolière. Tout ce petit monde attachant, tranquillement amoral, s’entasse au jour le jour chez Mamie, elle-même plutôt douée pour l’arnaque.
La vie déborde de partout dans la baraque encombrée qui abrite la tribu. Ce décor étroit, surchargé de vieux tissus et de machins en plastique, ressemble à une dérisoire caverne aux trésors — le butin de la misère, à peine mieux que le contenu d’un chariot de clochard. Hirokazu Kore-eda lui donne un aspect presque organique, il le construit comme un nid d’oiseau fait de bribes et de brindilles chapardées, à la fois protecteur et fragile, inconfortable et douillet. Les délinquants lumineux qui habitent ce capharnaüm lui ressemblent : des vies émouvantes, cocasses, agglomérées, bricolées, mais étrangement solides. Cécile Mury, Télérama
Pupille
Drame de Jeanne Herry (France), 1h47
Synopsis
Les séances en version française
Critiques
Dans un monde régi par la méfiance et le cynisme, cette réhabilitation enthousiaste du collectif au service de l’humain ouvre une rare parenthèse enchantée qu’il serait dommage de rater. Claudine Levanneur, A.Voir-A.Lire
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