Femmes cinéastes espagnoles – 6 réalisatrices, 7 films, 1 Avant-première

Par DidierR, le 21 octobre 2025

Cycle réalisatrices d’Espagne

du 5 au 18 novembre 2025, avec 2 soirées spéciales :

Vendredi 7 novembre à 19h45 : 1 soirée rencontre avec Marie-Soledad Rodriguez, avec le film « NOS SOLEILS » de Carla Simón

Mardi 18 novembre à 20h15 : Avant-Première du nouveau film de Carla Simón « ROMERIA« 

Notre invitée : Marie-Soledad Rodriguez est l’autrice d’un livre intitulé « Les Réalisatrices Espagnoles Contemporaines » (Editions de L’harmattan)

Les films, les réalisatrices :

20 000 ESPÈCES D’ABEILLES (20 000 especies de abejas)

d’Estibaliz Urresola Solaguren ((2023), avec Sofía Otero, Patricia López Arnaiz, Ane Gabarain

Cocó, huit ans, a bien du mal à savoir qui elle est. Au cours d’un été passé parmi les ruches du Pays Basque, elle éveille sa singularité au sein des femmes de sa famille, elles-mêmes en proie au doute. Dans un monde où il existe 20 000 espèces d’abeilles différentes, il existe forcément une identité qui corresponde à Cocó…

  • C’est le premier long-métrage de la réalisatrice et scénariste basque espagnole, Estibaliz Urresola Solaguren (née en 1984), qui a réalisé auparavant des courts-métrages et un long-métrage documentaire, pour lequel elle a été récompensée. Présenté en compétition officielle à la Berlinale 2023, la jeune Sofia Otero a gagné le prix d’interprétation (Ours d’Argent).
  • Estíbaliz Urresola : « ce film est une ode à la diversité, comme celle qu’évoquent les insectes du titre, qui me permettaient de jouer sur l’image de la ruche familiale, où chacun a une fonction spécifique, nécessaire au fonctionnement du groupe. C’est là que se génère la tension entre l’individu et le collectif, à travers ces portraits d’abeilles distinctes, différentes et toutes nécessaires (les grands-mères, les tantes, les mères, les filles…) au fonctionnement social »

LIBERTAD

de Clara Roquet (2021), avec Maria Morera, Nicolle García, Vicky Pena

Synopsis : Espagne, l’été. Libertad fait irruption dans la vie de Nora, 15 ans, et bouscule le calme habituel de ses vacances en famille. Ces deux jeunes filles que tout oppose nouent alors une amitié profonde qui marquera leur entrée dans l’adolescence.

  • Clara Roquet (née en 1988) a commencé sa carrière en co-écrivant le multi-primé “10 000 KM” (2014), aux côtés du réalisateur Carlos Marques-Marcet. Peu de temps après, elle a commencé son premier travail d’écriture et de réalisation, avec le court-métrage “El Adiós” (2015), lauréat du prix des étudiants de l’Académie britannique des arts du cinéma et de la télévision. Depuis lors, Clara Roquet est devenue une scénariste de renom en Espagne et en Amérique latine. Libertad est son premier long-métrage. Il a reçu deux GOYA (meilleur premier film et meilleure actrice pour un second rôle pour Nora Navas).
  • Clara Roquet : « Les questions centrales du film sont : est-on réellement libre quand on met tout son temps à la disposition d’une autre personne ? Est-ce que ceux qui ont les moyens de choisir sont vraiment libres, ou la liberté est-elle quelque chose de plus spirituel ? Il y a différents personnages dans le film qui essaient de se libérer, d’une manière ou d’une autre »

LES REPENTIS (Maixabel)

d’Iciar Bollain (2021), avec Blanca Portillo, Luis Tosar

Synopsis : L’histoire réelle de Maixabel Lasa, la veuve de Juan Maria Jauregui, un homme politique assassiné par l’organisation terroriste ETA en 2000. Onze ans plus tard, l’un des auteurs du crime qui purge sa peine en prison demande à la rencontrer, après avoir rompu ses liens avec le groupe terroriste.

  • Icíar Bollaín est née à Madrid en 1967. Elle commence une carrière de comédienne dans les années 80, interprète entre autres un rôle principal dans Land and Freedom de Ken Loach, sur qui elle publie aussi un livre.
  • Associée de la société de production La Iguana à partir de 1991, elle y travaille comme assistante à la mise en scène et auteur de films documentaires avant de réaliser en 1995 son premier long métrage de fiction, Hola, ¿Estás Sola ?. Te Doy Mis Ojos ( Ne dis rien en 2003) la consacre avec deux Goya obtenus (en réalisation et scénario). Elle s’essaie un temps au documentaire pour revenir avec succès à la fiction avec L’Olivier (2016), Yuli (2018) et Le mariage de Rosa (2020).
  • Iciar Bollain : « En tournant Les Repentis, dix ans après que l’ETA ait déclaré l’arrêt définitif de la violence, on prend conscience de toute la douleur qui demeure, du traumatisme… Et du fait qu’au Pays basque, il reste encore à entreprendre la tâche difficile de cohabiter. Pour cela, entre beaucoup d’autres choses, il me semblait qu’il valait la peine de raconter cette histoire, parce que Maixabel Lasa est infatigable dans son combat pour promouvoir la cohabitation »

O CORNO, UNE HISTOIRE DE FEMMES

de Jaione Camborda (2023), avec Janet Novás, Siobhan Fernandes, Carla Rivas

Synopsis : Illa de Arousa, 1971. Maria est une femme qui gagne sa vie grâce aux fruits de mer. Elle est également connue sur l’île pour aider d’autres femmes à accoucher avec un dévouement et une attention particuliers. À la suite d’un événement inattendu, elle est forcée de fuir et entame un voyage dangereux qui l’obligera à lutter pour sa survie. En quête de liberté, Maria décide de franchir la frontière en empruntant l’un des itinéraires de contrebande entre la Galice et le Portugal.

  • Jaione Camborda (1983) est une réalisatrice originaire de Saint-Sébastien. Elle a étudié à la Film and TV School of the Academy of Performing Arts à Prague (FAMU) et à l’Université Television and Film Munich (HFF). Mais c’est en Galice qu’elle a commencé à réaliser et à écrire des scénarios. Son premier film, Arima a gagné notamment le prix de la Meilleure Réalisation au Festival Européen de Séville. Avant cela, Jaione Camborda a également réalisé des court-métrages avec sa propre société de production et a participé comme scénariste à deux films réalisés par Alfonzo Zarauza.
  • O corno, une histoire de femmes est son deuxième long-métrage (Coquille d’Or au festival de San Sébastian)
  • Jaione Camborda : « Tout le film est ainsi traversé par ces jeux de miroir entre les personnages pour exprimer le désir d’être l’autre et éliminer la distance entre ces femmes. Car nous sommes l’autre et en même temps nous donnons un espace à la prise en compte du soin de l’autre. Ainsi s’exprime l’espace de la sororité. C’était là pour moi un objectif important à développer dans la réalisation »

NOS SOLEILS (Alcarras)

de Carla Simón (2022), avec Jordi Pujol Dolcet, Anna Otín, Xenia Roset

Synopsis : Depuis des générations, les Solé passent leurs étés à cueillir des pêches dans leur exploitation à Alcarràs, un petit village de Catalogne. Mais la récolte de cette année pourrait bien être la dernière car ils sont menacés d’expulsion. Le propriétaire du terrain a de nouveaux projets : couper les pêchers et installer des panneaux solaires. Confrontée à un avenir incertain, la grande famille, habituellement si unie, se déchire et risque de perdre tout ce qui faisait sa force…

  • Carla Simon : « À travers ce film, je voulais rendre hommage, avec nostalgie mais sans mièvrerie, aux dernières familles d’agriculteurs qui résistent et s’accrochent envers et contre tout à leurs traditions. Nos Soleils est aussi un film sur la famille, sur les tensions intergénérationnelles et sur l’importance de l’unité en temps de crise »

ROMERIA

(Avant-Première exceptionnelle : le film ne sortira qu’en avril 2026 dans les salles françaises !)

de Carla Simón (2024), avec Llúcia Garcia, Mitch, Tristan Ulloa, Alberto Gracia

Synopsis : Afin d’obtenir un document d’état civil pour ses études supérieures, Marina, adoptée depuis l’enfance, doit renouer avec une partie de sa véritable famille. Guidée par le journal intime de sa mère qui ne l’a jamais quittée, elle se rend sur la côte atlantique et rencontre tout un pan de sa famille paternelle qu’elle ne connaît pas. L’arrivée de Marina va faire ressurgir le passé. En ravivant le souvenir de ses parents, elle va découvrir les secrets de cette famille, les non-dits et les hontes…

  • Carla Simón, née en 1986 à Barcelone en Catalogne est une réalisatrice et scénariste espagnole, diplômée en communication audiovisuelle. Elle se spécialise dans l’écriture de scénarios et la réalisation lors d’un stage à l’université de Californie et un master à la London Film School.
  • A Londres, elle écrit et réalise deux courts-métrages qui sont sélectionnés dans de nombreux festivals internationaux. Son premier long-métrage, Eté 1993, présenté en 2017 au Festival de Berlin obtient le Grand Prix de sa section et le Prix du meilleur premier film toutes sections confondues. Il remporte également 3 Goyas, 1 nomination aux European Film Awards et 30 prix internationaux, et il représente l’Espagne aux Oscars. Nos Soleils est son deuxième long-métrage, il a remporté l’Ours d’or du meilleur film en 2022.

CARMEN ET LOLA (Carmen y Lola)

d’Arantxa Echevarria (2018), avec Zaira Morales, Rosy Rodriguez

Synopsis : Carmen vit dans une communauté gitane de la banlieue de Madrid. Comme toutes les femmes qu’elle a rencontrées dans la communauté, elle est destinée à reproduire un schéma qui se répète de génération en génération : se marier et élever autant d’enfants que possible, jusqu’au jour où elle rencontre Lola. Cette dernière, gitane également, rêve d’aller à l’université, fait des graffitis d’oiseaux et aime les filles. Carmen, développe rapidement une complicité avec Lola et elles découvrent un monde qui, inévitablement, les conduit à être rejetées par leurs familles.

  • Arantxa Echevarría est née à Bilbao en 1968. Elle fait ses études à l’Université Complutense de Madrid. Après une licence en sciences de l’image, elle décide de se spécialiser en réalisation audiovisuelle dans la même université ainsi qu’en production cinématographique à l’Université de Sydney. Puis elle se lance dans la production audiovisuelle en travaillant pour TVE (Televisión Española) avec un documentaire sur les femmes footballeuses. Avec Carmen et Lola qui est son premier long-métrage, la réalisatrice devient la première femme espagnole à participer à la quinzaine des réalisateurs de Cannes.
  • Arantxa Echevarría : « J’ai fait des essais avec des acteurs non-gitans, mais le résultat était artificiel et forcé, alors nous sommes allés chercher de vrais gitans dans les rues, les marchés, les associations et les quartiers. Petit à petit, je me suis introduite dans la communauté gitane madrilène et j’ai créé des liens, et j’ai commencé à gagner leur confiance. Il fallait que je trouve des gens qui soient mes personnages, des caractères les plus proches possible des rôles »

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