Ciné-Rencontre Atelier de conversation – vendredi 23 mars 2018 à 20h15

Par rochefort.sur.toile, le 16 mars 2018

Rochefort sur Toile vous propose une soirée Ciné-Rencontre autour de la projection du film Atelier de conversation de Bernhard Braunstein – 2018 (72 min), le vendredi 23 mars 2018 à 20h15, suivie d’une rencontre avec Raphaël Casadesus, animateur d’ateliers et protagoniste du film.

Pratique

Vendredi 23 mars 2018 à 20h15
Tarif unique : 6 euros
Lieu : Apollo Ciné 8 – Rochefort

Synopsis

Dans la Bibliothèque publique d‘information, au Centre Pompidou à Paris, des personnes venant des quatre coins du monde se rencontrent chaque semaine, dans l‘Atelier de conversation pour parler français.

Les réfugiés de guerre côtoient les hommes d‘affaires, les étudiants insouciants croisent les victimes de persécutions politiques. Malgré leurs différences, ils partagent des objectifs communs : apprendre la langue et trouver des allié(e)s et des ami(e)s pour pouvoir (sur) vivre à l‘étranger.

C‘est dans ce lieu rempli d‘espoir où les frontières sociales et culturelles s‘effacent, que des individus, dont les routes ne se seraient jamais croisées, se rencontrent d‘égal à égal.

Un film, des rencontres, des crises, un voyage

Extraits d’une interview de Bernard Braunstein, réalisateur et Raphaël Casadesus animateur d’atelier par Jessica Ducanson pour FilmDoo

Comment vous êtes-vous rencontrés et comment est née l’idée du film ?

Bernhard: J’ai participé à l’atelier de conversation avant le tournage, et c’est comme ça que j’ai rencontré Raphaël. Je suis autrichien et l’apprentissage du français était pour moi un véritable combat, car je ne parlais pas un mot de français à mon arrivée à Paris. C’est très différent de l’allemand, la prononciation et tout un tas de choses étaient très difficiles. Je cherchais un moyen d’apprendre cette langue, car les cours classiques ne marchaient pas très bien avec moi. Ils se concentraient sur la grammaire, mais la pratique de la langue était mise de côté. Par hasard, j’ai trouvé cet atelier de conversation. J’y suis allé pendant près d’un an. J’ai été fasciné dès le début, mais je n’avais pas en tête de faire un film, plutôt d’apprendre la langue.Cela a donc pris du temps et au bout d’un an, j’ai réalisé que ce serait un beau sujet pour un film.

Raphaël: Quand j’ai animé mon premier atelier, Bernhard était là. Je fais un tas de choses à la BPI du Centre Pompidou, mais c’est ce que je préfère. C’est plus qu’un travail, c’est une expérience pleine d’émotions.

Bernhard: C’est une expérience humaine.

Certaines discussions sont assez politiques. Est-ce un choix délibéré?

Bernhard: D’une certaine façon, tous les sujets sont politiques. Comme nous vivons dans un monde où les crises et les guerres sont partout, c’est assez effrayant. Il était donc important pour moi d’aborder ces thèmes avec des personnes qui peuvent avoir des points de vue très différents. Les opinions sont très diverses. Ils peuvent s’écouter et essayer de se comprendre au lieu de se battre pour leur opinion. Et à l’atelier, le fait de mal maîtriser le français, fait que vous devez être très attentifs à ce que vous dites et comment vous le dites. Je pense donc que cet échange de points de vue est très important.

Dans une scène du film, cela devient tendu entre deux hommes. Dans ce cas, comment gérez-vous ces différends culturels ou même cette intolérance?

Raphaël: À propos de cette scène, c’est la première fois que ça arrive en 5 ans, et ça a été filmé! Je le savais donc je n’ai pas voulu les arrêter. Nous avons deux hommes : un égyptien chrétien copte dans un pays musulman, et un syrien. Ils parlaient de la viande Halal. Ici, à Paris, on sait tous en trouver. On parle souvent de comment trouver de la viande halal à Paris à l’atelier. Ils ont commencé à en parler, savoir si c’était difficile ou non à trouver, bref un sujet qui ne prête pas à polémique. Puis c’est devenu plus tendu, non pas dans les propos, mais le ton de voix de l’égyptien. C’était agressif, mais ce qu’il disait ne me posait pas problème. J’ai juste dit qu’il pouvait dire ce qu’il désirait – il n’y a pas de censure ici- mais pas sur ce ton.

Bernhard: Je pense qu’il important pour le chrétien de s’exprimer là-dessus. On sentait sa colère. Pas contre son interlocuteur mais contre les extrémistes. Il a vécu des choses très dures. Sa mère a été tuée. Il est avocat et défend les droits des femmes, mais il a eu des expériences difficiles, donc il est plein de rancoeur, ce que l’on peut comprendre. Je pense que quand il parle au syrien et qu’il l’appelle par son nom, pour moi c’est le signe qu’il ne hait pas cette personne, mais plutôt les terroristes qui ont tué sa mère.

Un sujet qui revient souvent est celui de la crise économique. Et évidemment la “crise des migrants” en Europe qui fait naître tout un tas de stéréotypes et de préjugés sur les migrants. Le but de ce film est-il d’aider à les gommer?

Bernhard: Oui, bien sûr c’est l’objectif principal de ce film. Je suis donc très heureux que le film soit vu, voyage à travers le monde avec les festivals et permette aux gens de discuter et d’écrire là-dessus. Nous devons devenir “humains”, plutôt que de parler des masses de migrants qui vont nous détruire. Nous devons raisonner en termes d’individus. Je pense que l’on peut voir ça dans mon film. Vous voyez que ce sont des personnes, des êtres humains avec un vécu, et non un danger potentiel pour nous.

Le réalisateur

Né en 1979 à Salzbourg, il a étudié au Département des Sciences de la Communication de l‘Université de Salzbourg. Il vit entre Paris et Salzbourg et travaille comme monteur, cadreur et réalisateur de films documentaires.

Atelier de Conversation est son premier long-métrage documentaire.

Filmographie

The Benevolent Dictator – court métrage documentaire / 2016 / co-réalisé par Martin Hasenöhrl et Albert Lichtblau.

Sleeping Image – court métrage expérimental / 2013 / co-réalisé par Lucile Chaufour.

Pharao Bipolar – moyen-métrage documentaire / 2008 / co-réalisé par David Gross.

Reisen im eigenen Zimmer – moyen-métrage documentaire / 2006 / co-réalisé par David Gross.

Kopfbahnhof – film de fin d’études documentaire / 2003 / co-réalisé par Martin Hasenöhrl.

Dans la presse

Il s’agit au moins autant d’écouter que de s’exprimer, et le réalisateur filme en gros plans les réactions des étrangers qui reconnaissent leurs états d’âme dans ceux de leurs voisins de chaise. Ils y a des moments de grâce, d’autres qui nous interrogent. Marine Quinchon pour Le Parisien

Un beau voyage immobile.Cécile Murry pour Télérama

« Atelier de conversation » propose une immersion dans les séances de conversation française assurées par des bénévoles au Centre Pompidou. A part leur désir de parler le français, les participants n’ont pas grand chose en commun. (…) Et pourtant le miracle s’accomplit. Assis en cercle dans une salle exiguë au milieu de l’immense bibliothèque, ils font la conversation au sens noble du terme. Louise Dumas pour Positif

« Atelier de conversation » : Un havre de paix dédié à,la parole en plein Paris. Murielle Joudet pour Le Monde lire la suite

Bernhard Braunstein à France Culture – Le réveil culturel par Tewfik Hakem :  » A l’atelier de conversation, il y a des gens du monde entier, c’est un voyage autour du globe dans une même pièce  » écouter le podcast

 

Galerie photos

 

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